mardi, janvier 31, 2006

Seul sur ce radeau la mémoire me suffit
Pour rester l’homme d’une seule mer
Priant de rage pour que les îles désertent

lundi, janvier 30, 2006

La comtesse défraîchie négocie sa bascule
Pour Tenir sa tête à son corps
Paie son amant à prix d’or

dimanche, janvier 29, 2006

L’épaisse brute amoureuse
D’une incisive morsure
Croqua sa chère et tendre

samedi, janvier 28, 2006

Cruauté d’une demande qui manque
L’image dans la brume accoste lentement
Mais personne pour l’accueillir

vendredi, janvier 27, 2006

Itinéraire d’une pensée folle
Qui devait rester au chaud
Qui devait juste faire des ronds dans l’eau

jeudi, janvier 26, 2006

Pris dans un désir tout entier
La flamme qui éclaire et qui blesse
D’injustifiables caresses

mercredi, janvier 25, 2006

Si/gni/fiant, on découpe, on pèse, on emballe
Un battement de cil, une respiration,
Le temps nous est compté

mardi, janvier 24, 2006

Les marchands de sable bétonnent
Chroniques d’un assèchement les modalités de la jouissance
Les orifices ne font plus trou

lundi, janvier 23, 2006

La ville est calme, les alarmes branchées
Dormez calmes riverains
L’autorité tient le poste avancé

dimanche, janvier 22, 2006

Désirer le désir de l’Autre
Parler la langue de l’Autre
Entrer en résonance

samedi, janvier 21, 2006

Au-delà des mécaniques froides
Devant leurs écrans majestueux
Des souris et des hommes pilotent le monde

vendredi, janvier 20, 2006

Nous pauvres metteurs en scène
Le tout est de dire stop
Quand la répétition a assez duré

jeudi, janvier 19, 2006

Tony et les truands

Ils ont la soixantaine bien tassée
Ils ont la rate trop dilatée
Qui sont ces îlets haut perchés ?

Ils ont la descente bien accrochée
Ils boivent de longs cocktails glacés
Mais sont-ils bien tous assurés ?

Ils parlent souvent avec des codes
Ils vivent dans leur impunité
Ces îles sont-elles bien arrimées ?

Ils tranchent dans les plus belles idées
Ils arrivent à ne pas trop en parler
Mais d’un sourire bien imprimé

Ils, ces gens qui rient
Ils savent cacher ce qui est bon
Les voix s’échauffent, les habits tombent

Ils mettent en avant leurs ratés
Ils saccagent tant de destinées
Le pacifique même est déçu

Ils trouveront Pierre, habilleront Paul
Ils perdent un peu en chasteté
Vomissent de longs discours fermés

Ils savent avancer dans le noir
Ils colloquent de désespoir
Et fument de longs havanes volés

Ils, Jack et ses potes en rouge et noir
Ils susurrent d’astucieux plans
A la table de Tony et les truands

mercredi, janvier 18, 2006

Les ouvriers ont déserté
Ils ne viendront plus piocher
La fabrique des mythes a cessé

mardi, janvier 17, 2006

La mauvaise loi est passée on ne sait plus pourquoi
Les gens ferment leurs volets
Il pourrait bien pleuvoir encore

lundi, janvier 16, 2006

La fureur est encore là
Les cris retombent ici et là
Quelques notes de cora
Les nouveaux feux de la saint Jean

Je me présente mal
Je m’invite à la conscience du monde
Car le réel nous brûle, le réel fait surface
Nous avons trop fui, fin du premier acte

Il nous électrise, coupe notre contact
Dans les vapes pour échapper
Dans les pommes s’effondrent les « plus au fait »

Les fous sont fous par réaction
Les fous se protègent, les fous se cachent
Les fous ont eu raison de la conscience du monde
Laissés pour compte vociférants

Les abords du chemin où poussent les friches
Des talus d’humanité
Nous détalons dans la nuit

Sur nos talons des pensées sombres
A nos trousses ces idées plus très fraîches
Sur nos traces des ombres prêt à l’emploi
Acting et burning sont out

Si j’étais moi, j’éviterai de parler
Si je suis encore moi demain,
Le réel dansera jusque tard dans cette nuit
Le réel ne rentrera pas ce soir

Pour tout ce dont nous n’avons pas été responsables
Pour tout ce que nous n’avons pas assumé
Pour tous ces maux à la place des vrais mots échangés
Les mots échappent, les mots me sont dépossédés
Je n’ai plus de mots pour dire, que cette impasse fait peur

dimanche, janvier 15, 2006

La colère ne retombe pas
Sur la piste les traces de pas du peuple
Il est passé par là
A l’heure où tu passes je me cherche déjà

C’est dans l’ombre, ses dents longues
Il y va de l’ordre du temple
Tapis dans le feuillage des idées poussiéreuses
Attentif au bruissement, léger relent de hargne

Les élus s’enlisent dans de bien mauvaises causes
Déviances au coin de la rue
Des élus complotent, des élus tranchent et choisissent
Ces lois extérieures, ces lois molles pour un électorat sans nom

Ces lois font mi-vivre, ces lois ne m’amusent pas
Ecrire l’histoire en lieu et place des hommes
Société, toi qui t’évapores, société, toi qui n’as plus d’odorat
Société telle que tu es, difficile de tendre le bras

Envoie les chiens modernes, envoie les chiens à mordre
Montrer encore du doigt, c’est du pas bien joli
Anonyme vilain si tu n’es pas là, nous t’inventerons
Trouverons bien, c’est certain, un projecteur pour toi

Chacun son éclairage, chacun sa case, chacun son quota
Rempliront à craquer les prisons ça rassure
L’amour ne s’en mêle plus, l’amour s’emmêle encore
Comme une portée insensible balayant les fausses notes

Ce vieux boutiquier à qui on brûle les livres
Ce vieux boutiquier qui s’étrangle, arrière goût déjà vu
De la langue au trépas il n’y a plus ce la
A l’heure où tu passes, je ne serai plus là

jeudi, janvier 12, 2006

La poésie c’est l’arbre à came
Hommage vibrant, résonance d’intérieur
La poésie c’est le retour des bisons
Le point de fuite a disparu

Le bruit et l’odeur
L’édifice se fissurait devant nous
Comme une promesse d’électorat
Qui marchait encore et encore

Le temps sera angoissé
Telle était cette promesse
Pour une fois tenue à la lettre
La rumeur prend son élan
Comme un cadrage factice
Comme un cadrage débordement

Qui par excès clôture et boucle
Loi commune, loi singulière
Il n’y a plus que du grand écart
N’y a-t-il plus que le maillage qui m’aille

Catch me if you can
Sanctionne moi pour que je file
A quel perversion joue-t-on aujourd’hui ?
Si tu me cherches, je suis au feu rouge

Je ne peux plus rien poster à mon adresse
Le sujet n’est plus qu’un cadre
Le sujet n’est plus cadré
Il n’y a plus de cadre
Tout dispositif échoue
La limite ne borde plus
La limite déborde
Le sujet est plus que limite
Le sujet déborde car le sujet pulse

Anecdotique anecdote
Depuis qu’il faut résister
Le point de fuite n’est plus
Le point de fuite a disparu
Le temps de la bascule

Il s’agit de passer la seconde, de trouver un plan B
L’urgence se fait trop sentir
Il nous faut dépasser l’urgence
Aujourd’hui pour résister au plus près
J’intercale ce qui peut ré enchanter un monde qui nous échappe car on veut nous faire croire qu’il n’est pas le notre.
Comme une nouvelle appropriation pour lutter contre ce qui vient dire à notre place
A l’analyse des attaques, qui ne se cachent plus, de la psychanalyse
Qui faisait l’ordinaire de ce blog
Je propose de nous rassembler, car il n’est pas encore temps heureusement de nous réfugier,
Dans le « Moulin à parole »
Ce moulin sera le lieu du symbole, le symbole d’une résistance qui doit se dire
Je choisis la poésie car le temps de la subversion doit pointer le risible de leur machination
Car s’ils érigent une nouvelle cathédrale, plus haute que toutes les religions, elle n’a pas de fondation, ni même de foi. Leur cathédrale d’autorité, vide de sens, vient déjà faire de l’ombre à tous les petits moulins.
Il n’y a pas aujourd’hui de « sous les pavés la plage », il y a sous cette ombre du dire creux, la force d’une parole qui grouille.
Cette parole, il ne tient qu’à nous d’en laisser trace.
C’est le but de mes petits pavés poèmes que vous pouvez ici compléter, commenter.
Gaëtan

mercredi, janvier 04, 2006

En guise de musique d'attente!
Bonjour à vous. Pour atterrir en douceur et sans encombre en 2006, je vous laisse quelques Haïkus modifiés, disons un peu écartelés. Plutôt des poèmes courts puisqu'en effet le haïku "officiel" à normalement 17 syllabes et une structure en court-long-court sur trois phrases.

Calme tempête, tu lances tes vents à nos trousses
Etourdie girouette,
Tu ne fais le tour que de toi-même.