mercredi, décembre 07, 2005

Show is going on

Quelques nouveaux rebondissements dans « l’affaire du livre noir de la psychanalyse » !
La scène du débat ne désemplie pas et semble faire toujours salle comble attirant de nouvelles oreilles, de nouvelles attentions. Aujourd’hui, place aux articles papiers pour la revue mensuelle Sciences Humaines de décembre qui place son « affaire du livre noir ». Notez qu’elle ne dit pas « retour sur l’affaire du livre noir ». Quatre pages sur la polémique dans un dossier sur les rapports de la psychanalyse avec les neurosciences. Telle semble être l’orientation du débat sur la scène nationale. Les pourcentage de part de marché, les fondements socio-théoriques de chacun et les liens envisageables dans le futur, voici je pense l’un des effets directs de cette « affaire » : la continuation du débat entre la place remise en cause de la psychanalyse et le développement exponentiel des neurosciences.

Ce qui ne se détruit pas se…partage de force ?

L’évolution du débat est aussi l’évolution des termes et des tournures employés. En quelques années, on est passé de « la psychanalyses face aux neurosciences » à « psychanalyse et neurosciences : vers la réconciliation ? » (Revue Sciences Humaines n°166, décembre 2005), via « les neurosciences valident-elles les hypothèses de Freud ? » (Le nouvel Observateur, La psychanalyse en procès, Hors série, octobre/novembre 2004), vers l’émergence d’une discipline la neuropsychanalyse !
L’inconscient re-apparaît sous de nouvelles formes. Le dossier parle très clairement d’un inconscient cognitif qui fait son apparition, à travers notamment l’apprentissage inconscient. J’en veux pour preuve : je résume le mini-article « Penser sans penser, l’ « illumination » mathématique » ; V’la ti pas que l’Henri Poincaré y galérait grave sur une théorie mathématique, les fonctions fuchsiennes, et ben yopla boum, lors d’un voyage, pendant lequel il ne pensait plus du tout aux maths, dit-il, « sur le marchepied de l’omnibus », je cite Henri, l’idée lui vient, une relation inattendue entre deux domaines de recherche ; c’est l’illumination. Encore une action fourbe signée l’inconscient masqué. Courrez brave gens l’inconscient est déjà dans votre pomme ! Il n’en fallait pas plus pour Henri Poincaré. Il en déduit une psychologie de l’invention mathématique qui, selon lui, doit passer par quatre phases : la préparation, l’incubation, l’illumination et la vérification. Si j’ose je dirais, sous le contrôle d’Henri bien sûr : « CQFD !». Pour la psychiatrie évolutionniste, l’inconscient, c’est aussi les troubles mentaux qui pourraient trouver leur source dans le lointain passé évolutif des humains.
« Trois inconscients pour le même cerveaux : cela fait beaucoup ! », je cite… « Inconscient freudien, cognitif, darwinien ? » Plutôt que d’opposer ces trois visages de l’inconscient, des chercheurs tentent de créer des ponts entre neurosciences et psychanalyse.

Il est toujours d’actualité pour sa survie de regarder à gauche et à droite avant de traverser !

Je vous propose donc également en lien trois articles de la Société Psychanalytiques de Paris à propos de ce débat en particulier :
- « Au-delà du livre noir de la psychanalyse » de G. Bayle.
- « A propos du Livre noir » de J. Guillaumin
- « Ferenczi et le livre noir » de P. Jeager
Ainsi qu’un article de S. Lepastier « quelques réflexions à propos des attaques récentes contre la psychanalyse ».

… et le poème de saison.
La Peur

La peur
La peur fait sourdre l’eau
La peur te prend par un fil
La peur est une bête de sang
La peur est assoiffée, la peur se sent
La peur réduit la perception
La peur accélère les pulsations, réduit le champ de vision
La peur freine la vie, dérape dans la joie
La peur tend tes muscles, nuque brisée, transpirer
La peur est bleue violacé, imaginaire flou
La peur caillasse, elle agit mal
La peur bute, Sisyphe est lassé,
Brute comme la pierre, broute mon artère centrale, descend mes veines à la cave
La peur joue de tes nerfs
La peur c’est regarder par terre
La peur aiguise la peur, costard de haine
La peur te coupe le souffle
La peur a les yeux rouges, les yeux noirs, les yeux du mal
La peur c’est rentrer dans le rang
La peur c’est colporter du vent
La peur brûlera tous les doutes
La peur est un nouvel écrin
La peur c’est fermer les volets
La peur c’est n’ouvrir aucun livre
La peur c’est pourrir en chantant
La peur c’est les bruits de bottes
La peur c’est co-signer la mort
La peur c’est faire porter l’étoile
La peur jouit sans limite, la peur jouit de l’inconnu
La peur c’est taper le premier
La peur fait naître la peur
La peur fait enfermer
La peur sait enfermer
Oui la peur signe ses gestes
La peur séquestre et viol
La peur durcit le regard, durcit le corps
La peur lave, essuie le voile du désir
La peur c’est affirmer qu’on est grand
La peur c’est mourir un peu chaque instant