Elle entrait en moi sans frapper
Pour me dire qu’elle n’avait rien oublier
Des belles histoires du passé

Idéal de vapeur
Ça décollait sec même les yeux
Ivre caressant les voilures
Il mâchait du papier pour vivre

Se coucher ou suivre
Le lit ou la suite
Un mannequin s’interroge

Dans les méandres des univers enfumés
Derrière ma veste de soi
J’endosse les bénéfices

Trop vert le tapis
Ma jeunesse me tuera
J’entre mais si je flambe

Entre les tables je la perçois
Seule robe parmi les rouges
Je suis sensible à sa force-vice

Encore quelques verres à l’œil
Je tire plus vite que mon ombre
Le bruit, les lumières, sa voix

Je déambule, je suis sonné
Un coffre trop fort
Des valises se referment

Une ville dans le désert

Tricot j’ai pas de peau
Deux ou trois pulls sur pattes
Je suis à une taille de la chaleur

Ecrire, inscrire, graver
Parler, susurrer, crier
Vivre, essayer, rater

Tâche je suis si marqué
Tâche de bien être
Tâche de bien penser

La griffe dans la voix
Eraillée par la soif
Elle engageait comme une Tigresse

Le raccord de deux êtres
Chair impatiente de brûler
Faut-il éteindre quelques mèches

La nouvelle carte à pupuce
Crédit je vois tes gencives
Vent du matin en tube au rayon frais

Je plonge hors de ma vie
Je nage dans un rêve
C’est encore loin l’âme ?

Une goutte d’émotion
Si encore j’avais des mots
Le long d’un vase accueillant
Je pourrais faire un bouquet
De mon trop plein de sensations

Mots méfiants, Maîtres fuyants
L’écorce d’un temps qui d’absolu
Rend ma destinée acide

Avait-il semé son angoisse
Du fond de son oubli
Derrière ses vapeurs
Un être se réchauffe

Que peut bien faire de moi un cadre
Je suis immature à vivre
Je m’écorche au langage

L’effarence d’un sens à trouver
Cracher sa langue dans une illusion d’entendement
Comme un premier jet de soi dans le tourbillon des autres

Une boucle
L’histoire enivrante
Une brouille
A chaque fois que l’on s’accrochait à notre prédiction
Un décalage
Le sens nous reprenait un tour
Insatisfaction chronique
Une pièce de choix
Alors passer ou jeter cette éponge

Devinette quel slogan ?
Soyez à cran
Le feu sacré a le goût de mon propre sang

Les temps logiques deviennent irrationnels
Incapables de retenue, des lambeaux de vie se décollent
Le choix d'une plongée profonde
Jusqu’à l’ancrage de son plus-de-manque

J’hérite de forces bien singulières
Je me suis transmis quelque chose
La valeur fait sortir l’objet de terre

Je ne t’en voudrais pas (trop)
Si on n’existe pas (mieux)
Cette parenthèse m’enchante

A Laurent G.

Sous l’ombre du dire creux
La force d’une parole qui grouille
A trop rechercher l’authentique
Le bacon se crispe

A l’ombre des théories douteuses
Nous étions impatients de quitter nos cliniques
Enfants d’une singulière fierté de n’être plus des cas