La petite cité aux allumettes
Chéri y’a le voisin qui crame ta voiture
Mais chérie j’ai rétréci le voisin
Chéri nous n’avons plus de boîte à lettre
Mais chérie nous n’avons plus droit au décors
De toute façon les voisins tombent dans les cages
Chut les voisins chutent
L’ascenseur même social, ça fait un bail qu’il ne vient plus jusqu’ici
Comme les cols bleus, blancs, les camions rouges et l’espoir d’un renouveau
Ce bail, notre dernier contrat avec l’humanité
Ce bail que nous avons déchiré
Ce bail baille et déverse des histoires de caves qui se voûtent
Ce bye bye à la communauté
De boeing boeing à parking parking tout feu tout flambe
Les carcasses s’entassent, les carcasses s’en tamponnent
Du parking au parc, du pack-racaille au parquet
Les poulets s’envolent de leur cage et les pigeons décollent
Les poulets font horde, les poulets mordent à pleines dents
Chérie ferme la télé il fait trop froid dehors
Mais chéri la télé brûle, la télé sent le roussi
Se voir dans le grand reportage, sauter par la fenêtre
Droit dans le mur, le droit des cités cherche une direction
Ne vois-tu rien venir, petite fée au loin, ta nouvelle cécité
La cité tremble, ne prend plus de hauteur, la cité se cramponne
La cité virevolte, se ruine, la cité dégringole
Au loin je vois le promoteur, il a pris un taxi
La cité s’efface, la cité fait face à son destin
La cité n’est pas folle, la cité s’en va au loin