dimanche, octobre 02, 2005

« Des illusions, aux (faibles) bénéfices de la psychanalyse. »

Fin, précis et affûté, c’est avec un fusil de sniper que Jacques Van Rillaer tire sur l’ambulance. Que nous dit notre ami belge.
Que « les (maigres) résultats thérapeutiques sont attribuables à des facteurs « non spécifiques », des facteurs qui ne sont pas propres à la psychanalyse. Il s’agit notamment du sentiment d’être écouté et compris, de l’espoir de changer, de l’impression de mieux comprendre et contrôler des éléments de l’existence, de tentatives de nouveaux comportements ».
Que ces bénéfices sont subjectifs. Il les regroupe en cinq catégories :
- être écouté, reconnu, compris
Pour lui, beaucoup d’analysants qu’il appellera, à la suite de Carl Rogers, « clients », vivent dans les premiers temps de la cure, « l’ivresse de la parole libérée ».
- se déculpabiliser et mettre des désirs en acte
La psychanalyse déculpabilise des conduites pathologiques, infantiles, égocentriques ou malveillantes. Le décodage freudien permet de les considérer comme des « symptômes » de processus inconscients ou l’expression de désirs injustement réprimés. Il a constaté que la personne en analyse développe facilement des conflits avec ceux qui ont pris soin d’elle durant l’enfance.
- s’estimer, se valoriser
Très peu d’analysés poursuit-il (p204) déclarent avoir vécu ce que au dire de Freud, est le facteur spécifique de la guérison des névroses : « réduire le conflit entre les pulsions sexuelles et le surmoi, retrouver les souvenirs refoulés d’expériences sexuelles, réelles ou fantasmées, de l’enfance ». Il cite deux études (1976, 1977, 1982) sur des analysés qui rapportent leur expérience de la cure. Ces études de Serge Moscovici et de D. Frischer montrent « l’augmentation de l’égocentrisme comme une conséquence de la cure » et, plus loin une véritable exaltation du Moi.
- pouvoir tout interpréter et expliquer
En citant Karl Popper, il identifie la psychanalyse à une religion, car « las vérifications constantes d’une théorie caractérisent les religions et les autres systèmes non scientifiques ».
- trouver un sens à la vie
Il parle d’une expérience « existentielle ». Cette fonction de la psychanalyse intéresse particulièrement les personnes qui ne souffrent guerre d’un trouble mental caractérisé, mais qui vivent une existence qu’elles estiment morne, peu intéressante insatisfaisante.
« Ces clients s’appliquent toujours à propager la Bonne Nouvelle. Ils font preuve d’un prosélytisme qui dispense les analystes de faire eux-mêmes de la publicité ».
La fin de l’article, s’applique à dénoncer les bénéfices substantiels pour les psychanalystes. « Vu les tarifs, le nombre de séances par semaine et la durée des cures, un petit nombre de clients suffit. L’analyste qui adopte la technique lacanienne des séances courtes peut rapidement devenir riche » (p208).
Il s’attaque enfin au caractère facile de l’activité en citant d’abord Freud « La technique de la psychanalyse est beaucoup plus facile à appliquer qu’on ne l’imagine lors de sa description » (1904). Puis Lacan « La psychanalyse, comme toutes les autres activités humaines, participe incontestablement de l’abus. On fait comme si on savait quelque chose » (1977).
Bien sûr on ne peut que croire l’ami Jacques, puisqu’il a lui-même été psychanalyste (freudien) pendant 10 ans avant de se jeter sur les TCC.
Je vous laisse à vos réactions avant de vous donnez rendez-vous au prochain épisode, pour ces nouvelles histoires belges qui font l'impasse sur l'idée d'inconscient.